CEDES

La Génitothérapie

Un avis sexothérapeutique

Il nous paraissait important, pour Thierry et moi, que je vous partage mon point de vue de sexothérapeute sur le sens fondé de l’importance des massages du « Yoni » et du « Lingam ».

Massages audacieux nous direz-vous !

Il est vrai qu’il fallait oser proposer une telle démarche et pourtant elle a tout son sens.

Depuis le début de ma profession de psychothérapeute, j’ai toujours eu l’intime conviction que l’accompagnement de toute personne en souffrance devait prendre en considération autant l’expression verbale que l’expression corporelle. Au terme de vingt années de pratique de ce métier, je ne peux que constater l’efficacité du travail thérapeutique apporté par l’union des deux approches.

Dans cette même optique, il me paraît juste de considérer qu’en sexothérapie nous puissions proposer la même démarche.

Tout est encore une fois question de « point de vue » et de « positionnement du cadre ».

Pour certains d’entre vous, il ne faudra jamais parler d’approches corporelles alors que pour d’autres, ils y trouveront tout le sens qu’elles soient associées ou non aux mots « pour le dire ».

En ce qui concerne le cadre, il est très clair chez « Mary Hash » et la charte en est la preuve.

Quand Thierry m’a déposé son projet de mettre ces deux massages sur le site, j’ai senti un sentiment de justesse. J’ose dire « Justesse » car pratiqués par des masseurs(euses) dont l’unique objectif est le « Respect » et l’ « Amour » d’autrui. Pas question de penser à une séance de « masturbation », de « sexe brut »…non ce n’est pas le lieu pour cela…nous parlons bien ici d’une approche « sexo-corporelle » et c’est bien dans ce sens que je la comprends.

Peut-être que certains diront qu’une telle approche ne permettra pas
l’ « autonomie » ni « l’acquisition » de sa « propre sexualité ». Pour ma part, je dirai que nous sommes tous différents et donc proposer différentes approches en sexothérapie me semble d’une telle évidence.

Pourquoi, quand il s’agit de prendre en considération une difficulté liée aux organes génitaux, il faille uniquement penser et non panser cette blessure. La société actuelle nous permet de toucher une cicatrice sur toute partie du corps mais surtout pas le sexe. Il est vrai que le sexe est une partie des plus intimes de notre anatomie mais est-ce la seule ? Qui peut prétendre ne jamais avoir ressenti un sentiment de « non respect » en étant toucher maladroitement sur une main, un pied, une joue, la nuque, le dos, le ventre… ?

Soyez certains que nous n’avons pas décidé de vous proposer ces diverses approches sexo-corporelles sur un coup de tête. Non, bien au contraire…il s’agit du résultat d’un long cheminement, d’une longue réflexion (tant intellectuelle que corporelle, tant personnelle que professionnelle) sur la compatibilité de nos deux sphères thérapeutiques.

Je terminerai en disant que je peux comprendre, que nous pouvons comprendre votre interpellation, vos questionnements, vos peurs, vos doutes, vos résistances face à une telle démarche. Mais nos propres réponses ne sont-elles pas enfouies, de la même façon, dans notre inconscient que dans notre corps ? Et donc, au plus profond de nous dans cette espace sacré qu’est aussi notre sexe et notre sexualité.

C’est une conviction pour moi, pour nous. Et pour vous ?

Belle méditation !

Dominique DELROT

Avril 2009