CEDES

La Génitothérapie

Des témoignages

Pour vous parler au mieux de la « Génitothérapie® », il me paraît humble de d’abord commencer par la présentation de deux situations déposées en mon cabinet de sexothérapie.


Une patiente est venue me consulter pour un trouble du désir.

En accord avec la patiente et par respect pour son partage, je la surnommerai Valentine et son conjoint Valentin.

Dès le début de sa démarche sexothérapeute, Valentine me dépose qu’elle me consulte pour un problème de manque de désir sexuel persistant depuis plus de six ans. Elle se passerait bien de sexualité mais pas son conjoint et c’est donc pour cette raison et parce qu’elle ne souhaite pas que son couple se termine qu’elle décide de consulter une sexo-psychothérapeute.

Elle me partage également qu’au début de leur couple, elle vivait bien sa sexualité alors que son conjoint non. Le manque de désir a commencé un peu avant la naissance de leur premier enfant qu’ils ont eu après 5 ans de vie commune. Quatre ans plus tard naît leur deuxième enfant.

Valentine dit :

- Qu’elle éprouve une difficulté avec l’apparence de son corps et est donc au régime en permanence,

- Que le sommeil est très important pour elle car c’est le seul moment de paix qu’elle parvient à trouver,

- Qu’elle a toujours eu des difficultés relationnelles avec les hommes et, en tout premier lieu, avec son père avec qui elle n’a jamais su parler,

- Qu’elle a reçu une éducation très stricte sur la sexualité (pas de sexualité avant le mariage),

- Qu’elle doit se sentir prête pour un contact corporel,

- Qu’elle doit se forcer pour avoir un rapport sexuel,

- Qu’elle est une femme assez passive dans sa sexualité,

- Qu’elle ne parvient plus à se masturber devant son conjoint et surtout depuis qu’elle est maman,

- Qu’elle ne parvient qu’à avoir un orgasme clitoridien et pas vaginal et qu’elle préfère l’avoir après son conjoint.

Après 5-6 séances de sexo-psychothérapie, nous avons pu mettre en évidence :

- Qu’elle devrait trouver d’autres espaces pour elle que le sommeil et donc d’abord retrouver la notion du désir en dehors de la sexualité,

- Qu’il serait bien qu’elle ose regarder son conjoint comme une femme regardant un homme et non une mère regardant son enfant,

- Qu’elle ose se laisser regarder dans son statut de femme,

Très vite, après ces quelques séances, je lui propose une thérapie de couple avec mon confrère Jean- Baptiste. Après concertation, le couple accepte et commence un travail deux mois après la première consultation de Valentine.

Le travail de couple va s’articuler sur :

Comment font-ils pour entrer en relation tant dans la sphère verbale que corporelle :

- approche de la communication non-violente,
- exercices de contacts corporels,
- positionnement de Valentin dans son « agressivité positive »,
- positionnement de Valentine dans sa place de femme auprès de son conjoint,

Au terme d’une dizaine de séances de thérapie de couple entrecoupées d’une démarche individuelle pour chacun, le couple se vit mieux mais ne trouve toujours pas de solution dans la relation sexuelle. Valentine n’a toujours pas plus de désir pour Valentin et celui-ci commence à se lasser de la situation.

Comme Jean-Baptiste et moi sommes convaincus de l’importance de l’approche corporelle, nous décidons de leur parler de l’importance d’une démarche sexo-corporelle. C’est à partir de ce moment là, soit +/- 6 mois après la première séance pour Valentine, que nous proposons au couple de tester une séance de
« Massage Tantrique® », soit en individuel soit en couple.

L’objectif étant :

- de découvrir une autre approche de leur sexualité,

- d’apprendre une autre manière de se toucher,

- de tester pour Valentine, si elle peut ressentir du désir sous les doigts d’une tierce personne.

Dans un premier temps, le couple refuse et préfère continuer la démarche sexo-psychothérapeutique comme précédemment ce que nous acceptons bien évidemment.

Trois mois plus tard, Valentine est démoralisée devant son absence persistante de désir. C’est à ce moment-là que je lui propose l’approche de la « Génito®-thérapie » qui consiste en 6 séances de départ à raison d’une séance par semaine. Le premier massage consiste en une prise de contact entre massée et masseur(se) par un « Massage Tantrique® » d’une durée de +/- 2h30 et les 5 sessions suivantes seront essentiellement axées sur le « Massage de Yoni » d’une durée d’une heure/massage. Une évaluation aura lieu après chaque massage ainsi qu’au terme des 6 sessions de base.

Je rassure Valentine sur le fait que je ne l’abandonne pas mais qu’il me paraît important qu’elle aborde maintenant la sphère corporelle dans une structure appropriée. Que la collaboration existe entre la sphère sexo-psychothérapeutique et « Génito®-thérapeutique » et que c’est bien là la raison première d’une telle démarche.
Valentine accepte la proposition et la collaboration.

Après la première session, c’est-à-dire le « Massage Tantrique® », Thierry me partage, avec l’accord de Valentine, qu’il ne s’agit pas en premier lieu d’un problème de désir mais d’une dyspareunie secondaire. Information qui aurait encore pu rester dans l’ombre pendant longtemps si nous n’avions pas eu recours à la thérapie sexo-corporelle.

Je ramène cette précieuse et capitale information en thérapie de couple.

Valentine fût surprise de découvrir que ce qu’elle appelait une « petite » douleur à la pénétration pouvait être la cause première d’un manque de désir. Bien qu’elle nous ait déposé qu’elle avait subi une épisiotomie à chacun de ses accouchements, elle n’avait jamais fait le lien et surtout ne se rendait pas compte que la gêne et la « petite » douleur qu’elle ressentait lors d’une relation sexuelle ne faisait que la mettre à distance de son conjoint. Quelle femme aimerait souffrir lors de la pénétration ? Tout s’éclairait. Elle prit conscience qu’elle avait mis en place un mécanisme de défense pour éviter la pénétration sous le couvert d’un manque de désir qui, à la longue, était devenu bien réel : « à chaque pénétration, j’éprouve une douleur mais je n’en suis pas vraiment consciente et parce que je n’en suis pas consciente, je décide d’éviter au maximum l’acte sexuel et donc la pénétration…les semaines, les mois, les années passent et j’endors ma sexualité sous le couvert d’un manque de désir…qui dit manque de désir, dit pas d’acte sexuel et donc pas de pénétration…ouf plus de douleurs insupportables ».

Tout s’éclaire pour le couple. Valentin sent un poids en moins car ils entrevoient une solution physique à leur problème. Ils décident qu’il est important que Valentine continue son travail en « Génito®- thérapie ». Elle résistera un peu et mettra un mois pour prendre son deuxième rendez-vous. Elle ira jusqu’à faire 3 sessions rapprochées au terme desquelles Thierry déposera qu’il trouve que la cicatrice d’épisiotomie est très grande et très tendue. D’un commun accord (Thierry, Jean-Baptiste et moi) nous proposons et renseignons une kinésithérapeute spécialisée en uro-gynécologie de façon à travailler concrètement la cicatrice. Valentine fera une douzaine de séances pendant lesquelles nous mettons un ralenti dans la thérapie de couple de façon à lui laisser le temps nécessaire pour travailler cette cicatrice douloureuse. Au terme de ce travail en urino-gynécologie, Valentine n’éprouve plus de douleurs à la pénétration et retrouve une réelle lubrification vaginale. La kinésithérapeute prend contact avec moi, toujours avec l’accord de Valentine, pour me partager que son travail est terminé.

Le couple retrouve une sexualité sans douleur ce qui est déjà une grande joie pour tous les deux. Cependant, il reste encore un manque de désir chez Valentine. Nous savions que son taux de testostérone était bas depuis le début et nous avions espéré qu’il puisse remonter de lui-même après le travail de la kinésithérapeute. Ce qui n’est pas encore le cas. Nous proposons à Valentine de faire contrôler ses taux hormonaux chez un endocrinologue. Son taux de testostérone reste encore très en dessous de la moyenne. Un traitement médicamenteux lui est proposé. Si au terme de ce traitement, le désir ne reprend pas sa juste place, Valentine et Valentin envisagent de travailler corporellement et didactiquement leur sexualité par le biais d’une technique sexo-corporelle telle que le « Massage Tantrique® ».

Par ce partage sur le chemin de Valentin et Valentine, je ne peux que mettre en évidence l’importance de la collaboration entre le travail sexo-psychothérapeutique, le travail sexo-corporel ainsi que tout autre intervenant (gynécologue, urologue, kinésithérapeute, médecin traitant,…).

Il n’existe pas une piste mais bien des pistes pour atteindre son épanouissement personnel, sexuel et spirituel.

Osons nous poser cette question essentielle : « aujourd’hui, dans l’ici et maintenant, qu’est-ce que ma tête me dit ? Qu’est ce que mon corps ressent et qu’est-ce que je suis prêt(e) à mettre en place pour atteindre mon total épanouissement, pour être enfin l’Être exceptionnel que je suis ? ».

Dominique

Le 02 novembre 2009


Une patiente est venue me consulter pour un problème de vaginisme.

Le texte ci-après a été écrit par la patiente elle-même et nous l’en remercions vivement pour cet humble partage:

"Un hobby commun, quelques années à se connaître et 2 adolescents qui décident de faire un bout de chemin ensemble.

Les familles mettent des limites aux rencontres mais une relation faite de petits bonheurs et de beaucoup de respect s’installe.

Et puis un jour, le souhait de vivre autre chose à 2,… un partage plus fort, plus intime, inconnu pour les 2 et même un peu idéalisé, … alors quelle déception et incompréhension quand l'amour plein de douceur apporte douleurs et semble impossible.

Et quelle frustration d’être femme sans pouvoir accueillir mon compagnon alors que l’amour et le désir sont là !!!

Nous voici entrés dans une spirale qui dure 7 ans, malgré les consultations timides auprès de 2 gynécologues et d’un médecin traitant, qui trouvent des pistes sans succès, je reste fermée à toute pénétration.

Nous restons désemparés face à cette problématique, sans pouvoir en parler à nos proches.

Jusqu'à ce que nous prenions notre envol du nid parental avec l'espoir qu'au sein de notre chez nous, loin des limites familiales, le problème se résolve, en vain.

C'est ainsi que je décide d'aller consulter Dominique, psychothérapeute et sexothérapeute.

Lors de notre première rencontre, je lui explique que je la consulte car je suis dans l’impossibilité totale d’accueillir la moindre pénétration.

Pourtant, le désir ne manque pas mais l'acte sexuel est redouté ainsi que, et surtout, les avances de mon compagnon et j'ai aussi peu d'intérêt sexuel, relégué au second plan de mes activités.

Je lui fais part également que :

- je suis quelqu'un qui a toujours besoin d'être occupée, je suis meneuse dans notre couple,

- j'exerce un métier à univers masculin, tandis que mon compagnon est dans un univers féminin,

- je déplore la non communication de mon compagnon envers moi et l'absence de complicité entre nous,

- je ne me masturbe pas,

- je n'ai pas eu d'autres expériences avant mon compagnon actuel et lui non plus,

- j'idéalise l'acte sexuel,

- mon compagnon ne me donne pas lieu d'être jalouse d'autres femmes mais je suis jalouse de son frère avec qui il communique beaucoup plus et mieux qu’avec moi,

- j'ai un père très strict avec qui je ne m'entends pas bien.


Dominique me propose d'entamer une thérapie individuelle ainsi qu'une thérapie de couple, l'objectif étant de mener la thérapie sur 2 fronts, la recherche de l'origine du problème mais également, quelque soit cette origine, connue ou pas, la recherche de la solution.


Nous acceptons tous les 2 avec l'espoir qu'enfin cette démarche soit la bonne.

Et c’est ainsi que mon compagnon commence également un travail individuel avec Jean- Baptiste, confrère psychothérapeute et sexothérapeute de Dominique.

Nos séances individuelles sont entrecoupées de séances de couple avec les deux thérapeutes.

Il s'avère dés les premières séances :

- que je connais peu mon corps et mon appareil génital, j'entame donc un travail de découverte de moi-même par des exercices corporels individuels.
- que je suis incapable de me laisser aller, de lâcher prise, ce qui concorde avec le problème physique de contraction en fermeture du vagin.
- que notre inexpérience à tous les 2 ainsi que cette douleur inexpliquée nous ont conduit à vivre dans un schéma de vie où l'acte sexuel et la crainte de faire mal sont redoutés et donc évités par abstention.

Notre vie de couple s'est ainsi construite sur la frustration, la retenue de nos désirs, amplifiant d'autres problèmes relationnels et déformant notre relation.

Après plusieurs séances en couple :

- il en sort que je me conduis comme une mère vis-à-vis de mon compagnon qui a pris le pli et se comporte dans ce sens.
- il apparaît qu'en dehors de mon métier au masculin, j'ai justement besoin de me sentir et d'être vue femme par mon compagnon.

Notre travail en couple et en individuel fait évoluer chacun de nous psychologiquement mais le problème physique reste là.

Je n'arrive toujours pas à me masturber et les échanges à 2 continuent d'être très bancals.
Nous avons l'impression d'être dans une impasse, est-ce les différents relationnels qui créent le problème physique ou l'inverse ?…

Dominique me propose alors d’aller vivre une séance de "Massage Tantrique" dans un centre spécialisé.

Le sujet est abordé en séance de couple, avec le souhait que le masseur soit un homme.

Dans l'impasse, je suis ouverte à toute tentative de solution et accepte, cela fait environ 6 mois que nous sommes en thérapie.

Mon compagnon est beaucoup plus réticent mais fini par accepter de nous y rendre ensemble, pour une séance en individuel chacun avec un masseur.

L'objectif est double :

- me donner une autre expérience des caresses et de l'amour que je peux recevoir d'un homme et inversement pour mon compagnon.
- voir comment je vis et réagis sous les mains d'un homme expérimenté et si j'arrive à lâcher prise et à ce que mon « Yoni » s'ouvre.

Nous nous rendons à cette première séance avec un peu d'appréhension et commençons par expliquer la raison de notre démarche et le problème physique que je rencontre à Thierry et Noélie, les masseurs.

Et puis la séance commence, ... caresses, amour,... sur le dos, puis sur le ventre, ... Thierry est très à l'écoute de mes réactions et de la manière dont je vis le moment.

J'en suis ressortie déçue et en colère contre moi-même car je n'ai pas su lâcher prise, profiter de ce moment si plein de douceur.

En effet, j'ai ressenti peu de sensations, ma tête étant restée au contrôle de tout et mon « Yoni » est resté hermétiquement clos.

Lors du débriefing avec Thierry par contre, un nom est mis sur ce problème physique de fermeture du « Yoni » : le vaginisme primaire.

Nom que je ne connaissais pas et qui fait désormais la différence, ... je ne suis pas anormale, d'autres que moi rencontrent cette difficulté et il y a des solutions.

Lorsque je revois Dominique, Thierry lui a parlé de la séance et après lui avoir expliqué mon point de vue, elle me propose de suivre 6 séances de Génito-thérapie avec Thierry car avec elle je peux toujours essayer de trouver l'origine de ce vaginisme mais avec lui je peux aussi réapprendre à mon corps à ne pas avoir mal lors de la pénétration.

Je rappelle Thierry et prends donc rdv avec lui pour des séances d'1h30 chaque semaine.

Il faudra attendre la troisième séance pour qu'une première petite pénétration soit possible sans grande douleur, il m’aura fallut ce temps pour installer une confiance et une détente dans cette intimité particulière mais quel bonheur de se voir progresser et d’entrevoir une fin à cette situation qui détruit notre couple.

Thierry utilise des huiles chaudes, des pierres chaudes,... et surtout toute sa douceur et sa tendresse pour me mettre à l'aise et que nous progressions. Nous parlons aussi beaucoup, j'en ai besoin.

La pénétration désormais amorcée, nous partons en exploration de mes ressentis que je dois exprimer sur une échelle de 0 à 10 en douleur et la même chose en plaisir, cherchant ainsi à travailler les points plus sensibles et progressant de séances en séances.

En parallèle de ces séances, les séances de couple et individuelles continuent, surtout pour voir comment nous vivons tous les 2 cette parenthèse particulière dans notre vie.

Enfin, au terme des 6 séances, je suis capable d'accueillir avec peu de douleurs un vibromasseur, il est temps désormais que les progrès continuent mais avec mon compagnon et que nous vivions enfin notre sexualité au sein du couple.

Le travail n’est donc pas fini mais quel changement, je me sens désormais complètement une femme, qui a envie d’amour et de pouvoir suivre et vivre ses désirs pleinement".

Emilie

Le 19 avril 2010