CEDES

L'éveil des sens

Câline-moi

Bien avant de vous parler de notre point de vue sur cette approche, nous avions envie de vous partager ce magnifique conte de Claude Steiner :

« LE CONTE DES CHAUDDOUDOUX »

Il était une fois, dans des temps très anciens, des gens qui vivaient très heureux. Ils s'appelaient Timothée et Marguerite, et avaient deux enfants, Charlotte et Valentin. Ils étaient très heureux et avaient beaucoup d'amis. Pour comprendre à quel point ils étaient heureux, il faut savoir comment on vivait à cette époque-là.

Chaque enfant, à sa naissance, recevait un sac plein de chaudouxdoux. Je ne peux pas dire combien il y en avait car on ne pouvait pas les compter. Ils étaient inépuisables. Lorsqu'une personne mettait la main dans son sac, elle trouvait toujours un chaudouxdoux. Les chaudouxdoux étaient très appréciés. Chaque fois que quelqu'un en recevait un, il se sentait chaud et doux de partout. Ceux qui n'en avaient pas régulièrement finissaient par attraper mal au dos, puis ils se ratatinaient, parfois même ils en mouraient.

En ce temps-là, c'était très facile de se procurer des chaudouxdoux. Lorsque quelqu'un en avait envie, il s'approchait de toi et te demandait : " Je voudrais un chaudouxdoux!" Tu plongeais alors la main dans ton sac pour en sortir un chaudouxdoux de la taille d'un poing. Dès que le chaudouxdoux voyait le jour, il commençait à sourire et à s'épanouir en un grand et moelleux chaudouxdoux. Tu le posais alors sur l'épaule, la tête ou les genoux, et il se pelotonnait câlineusement contre la peau en donnant des sensations chaleureuses et très agréables dans tout le corps.

Les gens n'arrêtaient pas d'échanger des chaudouxdoux et, comme ils étaient gratuits, on pouvait en avoir autant que l'on voulait. Du coup, presque tout le monde vivait heureux et se sentait chaud et doux.

Je dis "presque", car quelqu'un n'était pas content de voir les gens s'échanger des chaudouxdoux. C'était la vilaine sorcière Belzépha. Elle était même très en colère. Les gens étaient tous si heureux que personne n'achetait plus ses filtres ni ses potions. Elle décida qu'il fallait que cela cesse et imagina un plan très méchant.

Un beau matin, Belzépha s'approcha de Timothée et lui parla à l'oreille tandis qu'il regardait Marguerite et Charlotte jouer gaiement. Elle lui chuchota : "Vois-tu tous les chaudouxdoux que Marguerite donne à charlotte ? Tu sais, si elle continue comme cela, il n'en restera plus pour toi !" Timothée s'étonna : "Tu veux dire qu'il n'y aura plus de chaudouxdoux dans notre sac chaque fois que l'on en voudra un ?" "Absolument, répondit Belzépha, quand il n'y en a plus, c'est fini !"

Et elle s'envola en ricanant sur son balai. Timothée prit cela très au sérieux, et désormais, lorsque Marguerite faisait don d'un chaudouxdoux à quelqu'un d'autre que lui, il avait peur qu'il ne lui en resta pas. Et si la sorcière avait raison ? Il aimait beaucoup les chaudouxdoux de Marguerite, et l'idée qu'il pourrait en manquer l'inquiétait profondément, et le mettait même en colère. Il se mit à la surveiller pour ne pas qu'elle gaspille les chaudouxdoux en en distribuant aux enfants ou à n'importe qui.


Puis il se plaignit chaque fois que Marguerite donnait un chaudouxdoux à quelqu'un d'autre que lui. Comme Marguerite l'aimait beaucoup, elle cessa d'offrir des chaudouxdoux aux autres et les garda pour lui tout seul. Les enfants voyaient tout cela, et ils pensaient que ce n'était vraiment pas bien de refuser des chaudouxdoux à ceux qui vous en demandaient et en avaient envie. Mais eux aussi commencèrent à faire très attention à leurs chaudouxdoux. Ils surveillaient leurs parents attentivement, et quand ils trouvaient qu'ils donnaient trop de chaudouxdoux aux autres, ils s'en plaignaient. Ils étaient inquiets à l'idée que leurs parents gaspillent les chaudouxdoux.

La vie avait bien changé ! Le plan diabolique de la sorcière marchait ! Ils avaient beau trouver des chaudouxdoux à chaque fois qu'ils plongeaient la main dans leur sac, ils le faisaient de moins en moins et devenaient chaque jour plus avares.

Bientôt tout le monde remarqua le manque de chaudouxdoux, et tout le monde se sentit moins chaud et moins doux. Les gens s'arrêtèrent de sourire, d'être gentils, certains commencèrent à se ratatiner, parfois même ils mouraient du manque de chaudouxdoux. Ils allaient de plus en plus souvent acheter des philtres et des potions à la sorcière. Ils savaient que cela ne servait à rien, mais ils n'avaient pas trouvé autre chose !

La situation devint de plus en plus grave. Pourtant, la vilaine Belzépha ne voulait pas que les gens meurent. Une fois morts, ils ne pouvaient plus rien lui acheter ! Alors elle mit au point un nouveau plan. Elle distribua à chacun un sac qui ressemblait beaucoup à un sac de chaudouxdoux, sauf qu'il était froid, alors que celui qui contenait les chaudouxdoux était chaud. Dans ces sacs, Belzépha avait mis des froids-piquants. Ces froids-piquants ne rendaient pas ceux qui les recevaient chauds et doux, mais plutôt froids et hargneux. Cependant, c'était mieux que rien. Ils empêchaient les gens de se ratatiner. A partir de ce moment-là, lorsque quelqu'un disait : "Je voudrais un chaudouxdoux", ceux qui craignaient d'épuiser leur réserve répondaient : "Je ne peux pas vous donner un chaudouxdoux, mais voulez-vous un froid-piquant ?"

Parfois, deux personnes se rencontraient en pensant qu'elles allaient s'offrir des chaudouxdoux mais l'une d'elles changeait soudain d'avis, et finalement elles se donnaient des froids-piquants. Dorénavant, les gens ne mouraient presque plus, mais la plupart étaient malheureux, avaient froid et étaient hargneux. La vie devint encore plus difficile ! Les chaudouxdoux, qui au début étaient disponibles comme l'air qu'on respire, devinrent de plus en plus rares. Les gens auraient fait n'importe quoi pour en obtenir.

Avant l'arrivée de la sorcière, ils se réunissaient souvent par petits groupes pour s'échanger des chaudouxdoux, se faire plaisir sans compter, sans se soucier de qui offrait ou recevait le plus de chaudouxdoux. Depuis le plan de Belzépha, ils restaient par deux et gardaient les chaudouxdoux l'un pour l'autre. Quand ils se trompaient en offrant un chaudouxdoux à une autre personne, ils se sentaient coupables, sachant que leur partenaire souffrirait du manque. Ceux qui ne trouvaient personne pour leur faire don de chaudouxdoux étaient obligés de les acheter et devaient travailler de longues heures pour les gagner.

Les chaudouxdoux étaient devenus si rares que certains prenaient des froids-piquants qui, eux, étaient innombrables et gratuits. Ils les recouvraient de plumes un peu douces pour cacher les piquants et les faisaient passer pour des chaudouxdoux. Mais ces faux chaudouxdoux compliquaient la situation. Par exemple, quand deux personnes se rencontraient et échangeaient des faux chaudouxdoux, elles s'attendaient à ressentir une douce chaleur; mais au lieu de cela, elles se sentaient très mal. Comme elles croyaient s'être donné de vrais chaudouxdoux, plus personne n'y comprenait plus rien !

Évidemment, comment comprendre que ces sensations désagréables étaient provoquées par les froids-piquants déguisés en chaudouxdoux ? La vie était bien triste!... Timothée se souvenait que tout avait commencé quand Belzépha leur avait fait croire qu'un jour ils trouveraient leurs sacs de chaudouxdoux vides.

Mais voilà ce qui se passa. Une jeune femme gaie et épanouie, aux formes généreuses, arriva alors dans ce triste pays. Elle semblait ne jamais avoir entendu parler de la méchante sorcière et distribuait des chaudouxdoux en abondance sans crainte d'en manquer. Elle en offrait gratuitement, même sans qu'on lui en demande. Les gens l'appelèrent Julie Doudoux, mais certains la désapprouvèrent parce qu'elle apprenait aux enfants à donner des chaudouxdoux sans avoir peur d'en manquer. Les enfants l'aimaient beaucoup parce qu'ils se sentaient bien avec elle. Eux aussi se mirent à distribuer de nouveau des chaudouxdoux comme ils en avaient envie.

Les grandes personnes étaient inquiètes et décidèrent de passer une loi pour protéger les enfants et les empêcher de gaspiller leurs chaudouxdoux. Cette loi disait qu'il était défendu de distribuer des chaudouxdoux à tort et à travers.

Désormais il faudrait un permis pour donner des chaudouxdoux. Malgré cette loi, beaucoup d'enfants continuèrent à échanger des chaudouxdoux chaque fois qu'ils en avaient envie et qu'on leur en demandait. Et comme il y en avait beaucoup, beaucoup d'enfants, presqu'autant que de grandes personnes, il semblait que les enfants allaient gagner.

A présent, on ne sait pas encore comment çà va finir... Est-ce que les grandes personnes, avec leur loi, vont arrêter l'insouciance des enfants ? Vont-elles se décider à suivre l'exemple de la jeune femme et des enfants et prendre le risque en supposant qu'il y aura toujours autant de chaudouxdoux que l'on voudra ? Se souviendront-elles des jours heureux que leurs enfants veulent retrouver, du temps où les chaudouxdoux existaient en abondance parce qu'on les donnait sans compter ?

 

Le sens de cette approche


Nous avons eu l’idée de créer cette approche, car nous sommes confrontés régulièrement à un bon nombre de patient(e)s qui nous partagent qu’ils sont en manque de tendresse, de douceurs, de câlins… de « chaudouxdoux » et ce pour diverses raisons : absence de partenaire (célibat, deuil, divorce…), conjoint non disponible à ce genre d’échange, peur du contact (passé d’abusé(e), violence familiale…),…

Quand cette absence de câlins devient une habitude quotidienne, il arrive un moment où notre mémoire et surtout notre mémoire corporelle ne sait même plus ce qu’est un instant de partage en douceur. Nous avons perdu le « mode d’emploi »… nous ne savons même plus comment faire pour oser entrer à nouveau dans un simple contact corporel à l’autre ? Alors, imaginons la difficulté rencontrée lors d’un contact corporel « peau à peau » !

Les objectifs de cette approche :

Dans un climat de confiance et de grand respect, vous pourrez (ré)apprendre, au sein de cet espace douceur :

  • Comment puis-je déposer à l’autre mon désir d’entrer en contact corporel avec lui/elle ?
  • Comment puis-je accueillir la demande de contact corporel de l’autre ?
  • Comment puis-je mettre ma limite dans le contact corporel tout en me respectant et en respectant l’autre (apprentissage du code stop) ?
  • Qu’est-ce que je ressens et qu’est-ce que mon corps ressent sous les douces attentions corporelles de l’autre ?
  • Comment (ré)apprendre que le contact de tendresse, de douceur, de câlins peut aussi se vivre en dehors de toute approche génitale, sexuelle ?
  • etc...


Le cadre :

Dès lors où l’objectif de cette approche est de vous redonner l’impulsion nécessaire pour vous permettre d’oser à nouveau entrer en contact corporel avec l’autre, nous vous proposons 3 sessions au terme desquelles vous déterminerez si vous souhaitez poursuivre ou non votre démarche dans un des autres cadres proposés par notre centre.

Dominique & Thierry

Janvier 2012